Dans son édition du 6 octobre 2024, la SonntagsZeitung a révélé que la Banque nationale suisse (BNS) avait mis au point un nouvel indicateur des salaires. Celui-ci se base sur les paiements effectifs des salaires enregistrés par Swiss Interbank Clearing, le système centralisé utilisé en Suisse pour les paiements.
Selon l'indice des salaires de l'Office fédéral de la statistique (OFS), les salaires réels ont baissé de plus de 3% en Suisse depuis 2020 en raison du fort renchérissement des prix. Le nouvel indicateur salarial développé par la BNS montre en revanche une hausse moyenne des salaires réels de 1,9% depuis 2023.
Concernant l’année 2024, alors que l'OFS estime la croissance des salaires à 1,1%, le nouvel indicateur salarial de la BNS fait état d’une hausse de 1,9% pour la seule période comprise entre janvier et août.
Selon l’OFS, il n’est pas possible d’évaluer la pertinence de l’indice qu’il utilise en le comparant avec le nouvel indicateur de la BNS en raison de différences au niveau des concepts, des méthodes et des données.
Selon la Sonntagzeitung, l’indice de l’OFS s’écarterait aussi d’autres enquêtes salariales, notamment celle du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) qui établit depuis 1980 un indice sur la base de la masse salariale soumise à l’AVS, incluant tous les salaires soumis à l'AVS. Or, depuis la pandémie, l’enquête salariale du KOF montre une évolution nettement meilleure que l'indice de l'OFS.
1. Comment l’OFS explique-t-il les différences qui apparaissent entre l’indice des salaires qu’il utilise et d’autres indices développés par des organisations sérieuses et crédibles comme la BNS et le KOF?
2. Comment l’OFS peut-il se satisfaire de constater des différences de concepts, de méthodes et de données pour expliquer de si grands écarts sur un sujet aussi sensible sur les plans socio-économique, politique et pratique?
3. Ces écarts ne sont-ils pas de nature à susciter de la méfiance au sein de l’opinion publique vis-à-vis des autorités et des institutions?